La traduction comme dispositif(s) de communication
Paris, Centre Alexandre Koyré, 27 rue Damesme, 75013 Paris (M° Tolbiac), 1er décembre 2011, de 9 h 30 à 18 h 30
Journée d’étude
Organisée par le programme ANR CITERE (Agence Nationale de la Recherche – Circulations, territoires et réseaux en Europe de l’âge classique aux Lumières – Communicating Europe: Early Modern Circulations, Territories and Networks)
Info: http://citere.hypotheses.org/
Argomento:
La traduction comme dispositif(s) de communication
Quand elle n’a pas été négligée, voire occultée, la traduction a souvent été considérée soit en tant que vecteur de diffusion dans un espace linguistique autre, soit comme une altération du texte,
négative (traduction-trahison) ou positive (enrichissement critique).
Centrale dans la diffusion des savoirs – c’est-à-dire dans leur circulation et leur appropriation culturelle – elle doit être également envisagée par la matérialité de l’objet (le texte et son support), des protagonistes (auteurs, traducteurs, réviseurs, éditeurs…) et leurs outils (dictionnaires, manuels…) et surtout par l’interaction matérielle de tous ces acteurs et de leurs contextes: expédition et circuits du texte, échanges épistolaires, voyages, dispositifs linguistiques (apprentissage de la langue, traitement du texte), etc.
Une approche matérielle de la traduction peut donc conduire à voir aussi celle-ci comme un dispositif de communication, ou même un ensemble de dispositifs de communication dans le temps et dans l’espace, où s’articulent les échelles (locale, nationale, internationale) et les appropriations intellectuelles (linguistiques, scientifiques, culturelles…), par exemple: – en amont, les ressources linguistiques (maîtres de langue, dictionnaires…) et culturelles locales (sociétés savantes, éditeurs…) ou distantes (voyages, correspondances); – dans et autour de l’acte traductif, les échanges sur le texte (procédures de validation du contenu, adaptation…), locaux (le traducteur et son milieu) et distants (correspondance avec auteur et autres) – en aval, la préparation de la diffusion – annonce (presse), présentation orale (académie), présentation légale (censure ou privilège), édition (presse, librairie) – et les retours après publication (débats, correspondances, recensions, retraductions, éditions pirates) – et même éventuellement, avant, pendant et après, la préparation d’un horizon d’attente qui tient en haleine le lecteur potentiel (annonce dans la correspondance et dans la presse).
Programma:
9 h 30
Jeanne Peiffer (Centre Alexandre Koyré, Paris), Présentation de la journée
10 h 00
Patrice Bret (Centre Alexandre Koyré, Paris), Localisation et circulation: la traduction d’un mémoire suédois et d’un livre saxon à Dijon
10 h 45
Isabelle Laboulais (Université de Strasbourg – EA 3400/ARCHE), Naturaliser la «science des mines»: la traduction à la Maison des mines, 1794-1815
11 h 30
Discussion générale
12 h 00
Déjeuner sur place
13 h 30
Sabine Juratic (IHMC), Pratiques d’édition et usages de la traduction en France au XVIIIe siècle: quelques questions
14 h 15
Ellen Moerman (interprète de conférence et traductrice assermentée, ANR HTLF), La face publique et la face secrète de la traduction des périodiques étrangers en France (première moitié du XVIIIe siècle)
15 h 00
Patrizia Delpiano (Faculté de sciences politiques, Turin), Censure et guerre des livres: l’antiphilosophie, de la France à l’Italie
15 h 45
Discussion générale
16 h 30
Pause café
17 h 00
Andrea Bruschi, Langue(s) et traduction(s) dans la correspondance de Lazzaro Spallanzani
Daniel Droixhe, Transfert d’information et traduction dans l’Esprit des journaux au 18e siècle
Florence Catherine, La traduction, outil d’une circulation orientée des savoirs: le cas des versions françaises des ouvrages d’Albrecht von Haller