Circulations étrangères à la cour de France au temps des Bourbons – Call for papers entro il 1/12/2012

Circulations étrangères à la cour de France au temps des Bourbons

Versailles (Francia), 12 aprile 2013

Seminario di Studi

Organizzato dal Centre de recherche du château de Versailles (www.chateauversailles-recherche.fr/ )

Info: dubost@u-pec.fr

 

Call for Papers entro il 1 dicembre 2012

 

APPEL A CONTRIBUTION

Le Centre de recherche du château de Versailles a lancé un programme de recherche intitulé «Les étrangers à la cour de France au temps des Bourbons (1594-1789). Intégration, apports, sus­­­pi­­cions», coor­donné sur le plan scien­ti­fi­que par Jean-François Dubost, pro­­fes­­seur à l’uni­­ver­­sité Paris-Est Créteil Val de Marne, et conduit en col­la­bo­ra­tion avec les par­­­te­­nai­­­res du Centre.

Ce pro­gramme a pour objec­tif d’appré­hen­der les dif­fé­ren­tes for­mes de la pré­sence étrangère à la cour de France et, ce fai­sant, de cons­truire un objet d’étude trans­ver­sal – puis­que la notion même d’étranger intro­duit une caté­go­ri­sa­tion bipo­laire des indi­vi­dus tra­ver­sant tous les sta­tuts sociaux, entre ceux qui sont sujets du roi de France et les autres, pro­pre à met­tre en évidence des phé­no­mè­nes que l’adop­tion d’un point de vue stric­te­ment franco-fran­çais ne révèle pas néces­sai­re­ment.

Organisé autour de deux axes thé­ma­ti­ques prin­ci­paux, le pro­gramme s’atta­che, dans son pre­mier axe consa­cré aux «Courtisans étrangers», à l’étude de tous les étrangers qui, à un moment donné de leur car­rière curiale, ont joui d’une posi­tion défi­nie à la cour de France, soit par inté­gra­tion dans les Maisons roya­les et prin­ciè­res fran­çai­ses, soit par l’obten­tion du sta­tut de «pen­sion­naire du roi», soit encore en étant, à la cour de France, au ser­vice de prin­ces ou d’États étrangers.

L’étude de ces cour­ti­sans étrangers à la cour des Bourbons sera décli­née autour de trois thé­ma­ti­ques qui font cha­cune l’objet d’un appel à contri­bu­tions, appels des­ti­nés à pré­pa­rer l’orga­ni­sa­tion de trois jour­nées d’études conçues comme ate­liers de recher­che fer­més, orga­ni­sées au Centre de recher­che du châ­teau de Versailles, et fai­sant inter­ve­nir cha­cune de 6 à 7 contri­bu­teurs.

Les contri­bu­tions rete­nues feront l’objet d’une publi­ca­tion, soit dans le Bulletin du Centre, soit dans les volu­mes impri­més qui pré­sen­te­ront la syn­thèse des tra­vaux conduits dans le cadre du pro­gramme «Les étrangers à la cour de France au temps des Bourbons (1594-1789). Intégration, apports, sus­pi­cions».

Trois thématiques

Le thème 1, «Identités étrangères à la cour de France au temps des Bourbons», s’inté­resse de manière prio­ri­taire aux cour­ti­sans que leur car­rière et l’état de la docu­men­ta­tion conser­vée ren­dent sus­cep­ti­bles d’un trai­te­ment sys­té­ma­ti­que, lequel doit per­met­tre de faire res­sor­tir les dif­fé­ren­tes iden­ti­tés atta­chées à ces étrangers, que ces iden­ti­tés soient effec­ti­ves, reven­di­quées ou attri­buées, en par­ti­cu­lier les posi­tions socia­les et leurs tra­duc­tions en ter­mes de sta­tuts. Dans cet objec­tif, nous pro­po­sons d’étudier les fonc­tions exer­cées et les car­riè­res menées au sein de la cour par des étrangers, les char­ges et les rangs qu’ils y détien­nent ou, au contraire, qui leur sont refu­sés.
De la sorte, outre les diver­ses moda­li­tés d’inté­gra­tion socio-poli­ti­que, nous sou­hai­tons faire également faire res­sor­tir les écarts entre les uni­vers de ces gens venus d’ailleurs et l’espace curial dans lequel ils s’ins­cri­vent. Les for­mes d’échec, rela­tifs ou abso­lus, que les étrangers peu­vent ren­contrer face à leurs atten­tes, sont autant d’indi­ces des spé­ci­fi­ci­tés cultu­rel­les. Il en est ainsi des pla­ces ou rangs reven­di­qués et ceux qui sont effec­ti­ve­ment obte­nus, ou encore des sta­tuts juri­di­ques théo­ri­ques qui se recom­po­sent au regard de leur reconnais­sance dans l’entou­rage royal et, ce fai­sant, de leur par­ti­ci­pa­tion à l’orga­ni­sa­tion poli­ti­que du royaume.
Parallèlement, les oppor­tu­ni­tés qu’offre la cour de France pour for­ger de nou­vel­les iden­ti­tés, jusqu’aux ten­ta­ti­ves d’usur­pa­tion de noblesse, disent la capa­cité des uns et des autres à jouer des dif­fé­ren­tes res­sour­ces que per­met­tent les mobi­li­tés géo­gra­phi­ques. Les néces­sai­res adap­ta­tions et les iné­vi­ta­bles ten­sions que sou­lève la pré­sence d’étrangers doi­vent per­met­tre de faire res­sor­tir les spé­ci­fi­ci­tés fran­çai­ses dans l’orga­ni­sa­tion curiale.
Les appro­ches de type pro­so­po­gra­phi­que, les ana­ly­ses sta­tis­ti­ques lorsqu’elles sont pos­si­bles, ainsi que les études de cas par­ti­cu­liè­re­ment docu­men­tés seront pri­vi­lé­giées dans ce thème 1 qui ne se limite pas aux seu­les études des char­ges nobles.

Date de la Journée d’études: 14 décem­bre 2012

Date butoir pour l’envoi de pro­po­si­tions: 1er juillet 2012

Examen des pro­po­si­tions par le comité de pilo­tage de l’axe «Courtisans étrangers à la cour des Bourbons»: 16 juillet 2012

Le thème 2, «Circulations étrangères à la cour de France au temps des Bourbons», vise à repla­cer les car­riè­res réa­li­sées par les cour­ti­sans étrangers en France dans un contexte large, à la fois géo­gra­phi­que et social. Dans cette opti­que, les char­ges exer­cées à la cour de France seront consi­dé­rées comme une étape, un moment par­ti­cu­lier, dans des car­riè­res euro­péen­nes.
Parallèlement, seront étudiés les réseaux fami­liaux et sociaux qui pré­si­dent, tant à la cir­cu­la­tion des indi­vi­dus qu’à la cir­cu­la­tion et à la trans­mis­sion des patri­moi­nes, phé­no­mè­nes résul­tant des allian­ces matri­mo­nia­les trans-étatiques conclues entre dynas­ties aris­to­cra­ti­ques euro­péen­nes, allian­ces qui condui­sent à des phé­no­mè­nes d’essai­mage à la cour de France de famil­les ou de dynas­ties d’ori­gine étrangère. L’exem­ple des enfants nés fran­çais mais de cour­ti­sans étrangers, et por­teurs à ce titre d’héri­ta­ges com­po­si­tes, est sym­bo­li­que­ment fort et mérite à ce titre une atten­tion toute par­ti­cu­lière.
Cette étude, visant à met­tre en lumière et à démon­trer l’exis­tence de ces réseaux, sera com­plé­tée par celle des inter­mé­diai­res qui faci­li­tent ces cir­cu­la­tions : indi­vi­dus jouant à la cour de France et pour les étrangers le rôle de cour­tiers ou de bro­kers, pour repren­dre la ter­mi­no­lo­gie pro­po­sée par Sharon Kettering, inter­prè­tes, inter­mé­diai­res ins­ti­tu­tion­nels entre cour­ti­sans étrangers et uni­vers auli­que fran­çais et, plus lar­ge­ment, indi­vi­dus inter­ve­nant dans «l’économie de l’accueil» (D. Roche) des étrangers à la cour puis­que les dif­fé­ren­tes for­mes de mobi­li­tés de ces cour­ti­sans seront également abor­dées : dépla­ce­ments des cour­ti­sans étrangers qui sui­vent les péré­gri­na­tions de la cour, mis­sions diplo­ma­ti­ques réa­li­sées par des cour­ti­sans étrangers, moda­li­tés pra­ti­ques pré­si­dant aux récep­tions d’ambas­sa­des étrangères, ordi­nai­res et extra­or­di­nai­res.

Date de la Journée d’études: 12 avril 2013

Date butoir pour l’envoi de pro­po­si­tions: 1er décem­bre 2012
Examen des pro­po­si­tions par le comité de pilo­tage de l’axe «Courtisans étrangers à la cour des Bourbons»: 15 décem­bre 2012

Le théme 3, «Formes de mar­gi­na­li­sa­tion des cour­ti­sans étrangers à la cour des Bourbons», élargit la pers­pec­tive tout en la dépla­çant. Il s’agit de sai­sir les for­mes d’hos­ti­lité dont les cour­ti­sans étrangers peu­vent être la cible, en exa­mi­nant les dis­cours (cam­pa­gnes de déni­gre­ment par les tex­tes et par les ima­ges) et les actes col­lec­tifs, tels que les émeutes contre des cour­ti­sans ou diplo­ma­tes sus­pects par la nature même de leurs ori­gi­nes. La figure de l’étranger, esquis­sée par les thè­mes récur­rents qu’accom­pa­gnent des pra­ti­ques de rejets dans des moments poli­ti­que­ment forts (la chute et l’assas­si­nat de Concini en 1617, les conflits contre les Provinces-Unies dans la seconde par­tie du règne de Louis XIV, la guerre de Sept ans, par exem­ple) ou en toile de fond d’un sen­ti­ment col­lec­tif soi­gneu­se­ment entre­tenu, s’impose non seu­le­ment en contre-modèle d’une fidé­lité au sou­ve­rain, mais aussi en iden­ti­tés dif­fé­ren­ciées.
À la cour, les for­mes de mar­gi­na­li­sa­tion, qu’elles se tra­dui­sent par le refus de cer­tai­nes char­ges ou fonc­tions, par la sur­veillance des étrangers, ou par le trai­te­ment des réfu­giés, quel­les que soient les moti­va­tions de ce refuge, disent en d’autres ter­mes la fra­gi­lité de posi­tions tou­jours sus­cep­ti­bles d’être remi­ses en cause.

Date de la Journée d’études: octo­bre-décem­bre 2013 (la date exacte sera pré­ci­sée ulté­rieu­re­ment)
Date butoir pour l’envoi de pro­po­si­tions: 5 avril 2013
Examen des pro­po­si­tions par le comité de pilo­tage de l’axe «Courtisans étrangers à la cour des Bourbons»: 12 avril 2013

Au croi­se­ment de ces trois thè­mes, à tra­vers la ques­tion de la pré­sence étrangère à la cour ce sont ainsi les struc­tu­res socia­les et poli­ti­ques d’un uni­vers de pou­voir qui sont inter­ro­gées, dans la cir­confé­rence rela­ti­ve­ment cir­cons­crite du palais et dans l’espace ouvert des échanges euro­péens cons­tam­ment renou­ve­lés. Les emboî­te­ments d’échelles, d’iden­ti­tés, d’héri­ta­ges, de fonc­tions, qui dyna­mi­sent le fonc­tion­ne­ment curial sont, mieux qu’aucun autre, concen­trés en la per­sonne du cour­ti­san étranger. Les trois thè­mes rete­nus, des iden­ti­tés, des cir­cu­la­tions et des for­mes de mar­gi­na­li­sa­tion sont autant de facet­tes d’un pro­blème qui éclaire la cour de France dans sa cons­truc­tion endo­gène et exo­gène, en une pers­pec­tive riche d’ensei­gne­ments.

Modalités pratiques

Les pro­po­si­tions de contri­bu­tion doi­vent pré­sen­ter en une page envi­ron le sujet pro­posé ainsi que les sour­ces mobi­li­sées.
Elles sont à adres­ser conjoin­te­ment par cour­riel à Jean-François Dubost et à Mathieu da Vinha en res­pec­tant les dates butoirs indi­quées plus haut, soit res­pec­ti­ve­ment pour cha­cun des thè­mes pro­po­sés, 1er juillet 2012, 1er décem­bre 2012 et 5 avril 2013.

 

Comité de pilotage

Coordination scien­ti­fi­que: Jean-François Dubost, pro­­fes­­seur d’his­toire moderne à l’uni­­ver­­sité Paris-Est Créteil Val de Marne. Fanny Cosandey, maî­tre de confé­ren­ces à l’École des hau­tes études en scien­ces socia­les, Mathieu da Vinha, ingé­nieur de recher­che, direc­teur scien­ti­fi­que du Centre de recher­che du châ­teau de Versailles, Jeroen Duindam, pro­fes­seur d’his­toire moderne à l’uni­ver­sité de Leyde au Pays-Bas, Marcello Fantoni, pro­fes­seur d’his­toire moderne à la Kent State uni­ver­sity à Florence et direc­teur euro­péen de la Kent State uni­ver­sity, Caroline Hibbard, pro­fes­seur émérite d’his­toire moderne à l’uni­ver­sité d’Illinois aux États-Unis, Leonhard Horowski, affi­lié à l’uni­ver­sité de Münster et à la Herzog August Bibliothek Wolfenbüttel en Allemagne.